Pourquoi je n’aime pas la democratie ?

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( Edité le 26/03/2024 )

La démocratie est souvent présentée comme le système politique idéal, garant des libertés individuelles et de l’égalité des citoyens. Pourtant, je ne partage pas cet enthousiasme généralisé. Au contraire, je suis très critique envers la démocratie et je la considère même comme un système hautement imparfait qui ne mérite pas d’être autant encensé. Dans cet article, je vais expliquer en détail les raisons pour lesquelles je n’aime pas la démocratie.

Le mythe du pouvoir au peuple

L’un des principaux arguments en faveur de la démocratie est qu’elle place le pouvoir entre les mains du peuple. Mais cette affirmation est trompeuse. En réalité, la démocratie implique de nombreux compromis et concessions qui diluent ce soi-disant «pouvoir populaire».

Les citoyens sont constamment amenés à accepter des décisions qu’ils n’approuvent pas, prises par des représentants dont les intérêts peuvent différer des leurs. Et même en cas d’insatisfaction généralisée, il n’est pas facile de provoquer réellement du changement entre deux élections.

La règle de la majorité, un piège démocratique

Au cœur même de la démocratie réside la règle de la majorité, qui soulève d’énormes problèmes éthiques. En effet, une poignée de citoyens, la majorité de 50%+1 des votants, peut imposer ses choix à l’ensemble de la population, y compris aux minorités.

Prenons l’exemple du Sénégal où le président a été vraiment bien élu au premier tour avec presque 56% des suffrages sur seulement 7 millions d’inscrits environ, (24/03/2024) alors que la population totale dépasse les 18 millions d’habitants. Concrètement, cela représente environ 3,9 millions de voix (56% de 7 millions) qui ont permis d’élire le président. Or, 3,9 millions d’habitants ne représentent qu’environ 21,7% de la population totale du Sénégal de 18 millions. On réalise alors qu’à peine plus d’un cinquième du peuple sénégalais a réellement choisi ce président censé représenter la nation entière.

Cette dynamique instaure une véritable «tyrannie de la majorité» où les libertés individuelles et les droits des minorités sont bafoués. Nous sommes bien loin de l’idéal démocratique d’égalité pourtant tant vanté. Qui plus est, rien ne garantit que les décisions prises par cette infime majorité de 21,7% soient les plus bénéfiques pour l’ensemble de la société.

La règle de la majorité, présentée comme un principe fondateur de la démocratie, apparaît donc comme un piège viciant le système dès le départ. Elle contraint une écrasante majorité de près de 80% de la population à se plier à des choix qu’elle n’a pas approuvés. Un fonctionnement pour le moins antidémocratique et contraire à l’objectif affiché d’un réel pouvoir au peuple.

L’illusion des libertés individuelles

Les défenseurs de la démocratie nous vantent les libertés individuelles que ce système serait censé protéger. Pourtant, il s’agit d’un leurre. En réalité, en démocratie, les citoyens sont bridés par un nombre considérable de lois, règles et obligations qui restreignent grandement leurs véritables libertés individuelles. On nous martèle que ces limitations sont un mal nécessaire pour permettre la coexistence en société. Mais n’est-ce pas plutôt une façon déguisée d’imposer les vues d’une majorité à chaque individu ?

Trop souvent, la démocratie est réduite à tort à une conception erronée de liberté absolue où chacun pourrait faire et dire ce qu’il veut sans aucune contrainte. C’est une idée reçue complètement fausse qui dénature les principes fondamentaux du système démocratique. La démocratie n’est pas le règne de l’individualisme débridé mais repose au contraire sur un ensemble de règles et de processus visant à encadrer les libertés individuelles pour une coexistence harmonieuse. Si chaque citoyen pouvait réellement agir sans aucune limite, cela mènerait inévitablement au chaos et remettrait en cause les droits et libertés d’autrui.

En définitive, loin d’encourager la liberté individuelle absolue, la démocratie la contraint au nom d’un soi-disant «intérêt collectif». Les citoyens ne bénéficient que de libertés limitées par la loi, votée démocratiquement certes, mais qui peut tout à fait refléter la volonté d’une majorité plutôt que celle de l’individu.

Le risque de la tyrannie de la majorité absolue

Pire encore, quand un parti ou une faction parvient à obtenir une majorité absolue des sièges ou des voix, les principes mêmes de la démocratie sont bafoués. Le pouvoir n’appartient alors réellement plus au peuple mais à un seul groupe qui peut potentiellement devenir une nouvelle force autoritaire.

L’Histoire regorge d’exemples où des régimes totalitaires sont nés de ce genre de dérives antidémocratiques, une fois les contre-pouvoirs institutionnels neutralisés. La démocratie ne prémunit donc pas contre les risques de tyrannie si elle n’est pas strictement encadrée.

Une alternative crédible à explorer

Bien que la dictature pure soit évidemment injustifiable d’un point de vue éthique, elle ne doit pas être considérée comme la seule alternative à la démocratie représentative. D’autres systèmes politiques existent, basés sur des degrés variables de libertés, de représentativité et de concentration des pouvoirs.

Plutôt que d’encenser aveuglément la démocratie malgré ses travers, il serait judicieux d’étudier ces autres modèles de façon ouverte. Certains pourraient peut-être mieux s’accorder avec les idéaux d’équité, de participation citoyenne et de prise de décision par consensus qui devraient primer.

Un système véritablement équitable, participatif et consensuel permettrait à chaque citoyen d’avoir voix au chapitre et un réel pouvoir d’influer sur les décisions qui le concernent, sans se voir imposer la volonté d’une majorité transitoire. Une piste à explorer sérieusement face aux échecs répétés de la démocratie.

Bien que souvent présentée comme un idéal, la démocratie n’est en réalité qu’un système très imparfait qui ne garantit ni les libertés individuelles, ni l’égalité réelle, ni même le pouvoir effectif du peuple. Ses décisions sont fréquemment injustes, privilégiant les majorités aux dépens des minorités. Et dans les pires cas, la démocratie peut même basculer vers la tyrannie d’un seul parti.

Plutôt que de nous voiler la face, il est grand temps de reconnaître ces défauts majeurs et d’explorer d’autres alternatives politiques potentiellement plus équitables et représentatives de l’ensemble des citoyens. La démocratie n’a pas à être considérée comme la seule option possible ou un but en soi.

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